Quelles sont les différentes sources de rémunération d’un artiste ?

10/10/2024

Stratégie

Comment les artistes génèrent-ils leurs revenus aujourd'hui ?

Dans un environnement musical en constante évolution, gagner sa vie en tant qu'artiste peut sembler un défi de taille. Pourtant, avec une compréhension des différentes sources de rémunération et une stratégie bien définie, il est possible de monétiser sa musique et d'assurer la croissance de sa carrière. Que ce soit par le biais du streaming, des concerts, ou encore des droits d’auteur, chaque source de revenus joue un rôle clé dans la stabilité financière d'un artiste. Dans cet article, nous explorerons en détail les principaux moyens à la disposition des artistes pour transformer leur passion en un métier viable.

Le streaming

Les plateformes de streaming rémunèrent les artistes sur la base du nombre d'écoutes ou de "streams". À chaque fois qu'un morceau est écouté pendant au moins 30 secondes, cela compte comme un stream, et l'artiste perçoit une fraction des revenus générés par cette écoute. Cependant, cette rémunération est partagée entre plusieurs acteurs de la chaîne de valeur musicale : les plateformes, les labels, les producteurs, et bien sûr les artistes eux-mêmes.

En moyenne, Spotify par exemple, verse entre 0,003 € et 0,005 € par stream. Cela signifie qu'un million d'écoutes rapportera entre 3 000 et 5 000 € avant les diverses déductions, notamment celles liées à l'éditeur ou à la maison de disque. Pour les artistes indépendants qui gèrent eux-mêmes la distribution de leur musique, cette somme peut être un peu plus élevée, mais elle reste en deçà des attentes de nombreux musiciens.

Compte tenu des faibles montants versés par écoute, il est important pour les artistes de développer une audience large et engagée. Contrairement aux ventes d'albums physiques où un artiste touchait directement un revenu conséquent pour chaque vente, le streaming repose sur la longévité de l’écoute et la fréquence de consommation. Plus un morceau est écouté régulièrement par un grand nombre de personnes, plus les revenus générés augmenteront au fil du temps. Pour en savoir plus sur le système de rémunération des artistes issu du streaming, vous pouvez lire un de nos articles juste ici.

Les plateformes de streaming fonctionnent principalement sur deux modèles économiques :

  • Les abonnements payants : Les utilisateurs paient un abonnement mensuel pour un accès illimité à la musique sans publicité, et avec des fonctionnalités supplémentaires (écoute hors ligne, qualité audio supérieure, etc.). Une part de cet abonnement est redistribuée aux artistes en fonction de la proportion de streams générée par leur musique.
  • Le modèle gratuit avec publicité : Sur les plateformes comme Spotify, les utilisateurs gratuits accèdent à la musique en échange de publicités diffusées entre les morceaux. Les revenus générés par ces publicités sont également redistribués aux artistes, mais à un taux inférieur à celui des abonnements payants.

Après que l'artiste ait distribué sa musique via une plateforme comme TuneCore, celle-ci reverse les revenus à l'artiste en plusieurs étapes.

D'abord, l'artiste utilise TuneCore pour distribuer sa musique sur des plateformes de streaming et de téléchargement telles que Spotify, Apple Music, ou Deezer. Chaque fois que la musique est streamée ou téléchargée, les plateformes génèrent des revenus basés sur les écoutes, les téléchargements ou les abonnements. Ces plateformes versent ensuite ces revenus à TuneCore.

Une fois que la plateforme de distribution reçoit les paiements des plateformes, ils calculent les revenus nets pour chaque artiste, en déduisant d'éventuels frais de transaction ou de distribution. L'artiste peut ensuite consulter ces gains via son tableau de bord TuneCore. Les revenus sont entièrement reversés à l'artiste sans qu'aucune commission ne soit prise par TuneCore sur les royalties générées par la musique. L'artiste peut demander un paiement à tout moment, soit par virement bancaire, soit via d'autres méthodes de paiement disponibles sur TuneCore, selon ses préférences.

Si vous souhaitez en apprendre plus sur Tunecore, nous avons justement eu la chance de recevoir Basile Beaugendre, directeur de Tunecore France.

Bien que le streaming ait démocratisé l'accès à la musique et offert une visibilité mondiale à des artistes émergents, la faible rémunération par stream fait l'objet de nombreuses controverses. De nombreux artistes, en particulier ceux qui n'ont pas une audience massive, trouvent qu'il est difficile de vivre décemment des revenus du streaming.

C’est pourquoi le modèle user centric commence à émerger. Ce modèle propose une distribution plus juste des revenus en basant les paiements sur les habitudes d'écoute individuelles de chaque utilisateur. En d'autres termes, chaque abonnement rémunère directement les artistes que l'utilisateur écoute.

Dans ce système, si un auditeur passe 80 % de son temps à écouter un artiste en particulier, 80 % de la part de son abonnement (après déduction des frais de la plateforme) ira directement à cet artiste. Le modèle user centric permet ainsi aux artistes ayant des fans dévoués, mais moins nombreux, de toucher une part des revenus plus proportionnelle à l'engagement de leurs auditeurs.

Le modèle user centric offre plus d'équité pour les artistes indépendants. Il permet aux artistes émergents et indépendants de mieux capter les revenus générés par leurs fans, même si ces fans représentent une petite communauté. De plus, il assure une plus grande transparence pour les auditeurs. Ces derniers savent exactement où va leur argent et peuvent se satisfaire du fait qu'en écoutant régulièrement un artiste, ils le soutiennent directement.

Retrouvez ci-dessous notre vidéo au sujet du User Metric et du User Centric

Si vous souhaitez distribuer votre musique et en savoir plus sur le fonctionnement des plateformes de distribution vous pouvez consulter notre article à ce sujet juste ici.

Les concerts et tournées

Pour un artiste émergent, les concerts et petites tournées représentent une opportunité clé de se faire connaître et générer des revenus, même à petite échelle. Bien que les artistes émergents ne remplissent pas encore de grandes salles, chaque performance en direct est une chance d’élargir leur audience, de se connecter directement avec leurs fans, ce qui permet de poser les bases d'une carrière solide dans l'industrie musicale.

Contrairement aux artistes établis, les artistes émergents se produisent souvent dans des petites salles de concerts ou lors de festivals locaux. Bien que les recettes de la billetterie soient plus modestes, ces concerts permettent de faire grandir une base de fans fidèles. La proximité avec le public lors de ces événements intimistes est souvent perçue comme un atout, car elle crée une expérience plus personnelle et mémorable pour les spectateurs.

Pour maximiser les revenus, ils peuvent chercher à se produire fréquemment, que ce soit en tête d’affiche dans de petites salles ou en première partie d’artistes plus connus. Jouer en première partie permet non seulement de toucher un public plus large, mais aussi de bénéficier de l'infrastructure existante de l'artiste principal, réduisant ainsi les coûts liés à l'organisation du concert.

L'organisation d'une tournée ou même d'un simple concert implique des coûts qui peuvent rapidement s'accumuler : location de salle, transport, hébergement, et rémunération des techniciens ou musiciens supplémentaires.

C’est pourquoi les tournées locales ou régionales, par exemple, permettent de minimiser les coûts de déplacement tout en consolidant une présence dans une zone géographique spécifique. Les artistes peuvent aussi opter pour des tournées "DIY" (Do It Yourself), en prenant en charge eux-mêmes l'organisation, en collaborant avec des salles indépendantes, ou en s'associant à d'autres artistes pour partager les frais et attirer plus de spectateurs. Un de nos podcasts expliquent très bien comment rentabiliser une date de concert juste ici.

L’artiste peut percevoir un pourcentage sur les ventes de billets (généralement entre 60 % et 85 %, selon les accords avec l’organisateur ou la salle). Le montant brut perçu est souvent soumis à des taxes, notamment la TVA (en France, elle est généralement de 5,5 % sur les spectacles vivants).

S’il perçoit un cachet, c’est une rémunération fixe déterminée à l'avance, souvent versée par l'organisateur du concert ou la salle. Ce cachet est soumis aux cotisations sociales si l’artiste est affilié au régime général en tant qu'intermittent ou s'il a un statut d'indépendant.

Il est également possible de tirer parti des résidences artistiques ou des événements collaboratifs, où des lieux offrent une visibilité en échange d'une programmation régulière à faible coût. Cela permet de se produire souvent sans les contraintes financières élevées d’une tournée traditionnelle.

Enfin, n’hésitez pas à chercher des dates sur Linkaband, nous avons rédigé un article qui présente la plateforme.

Les droits d’auteur et collectes auprès de la SACEM

Les droits mécaniques rémunèrent les artistes pour la reproduction de leur musique. Cela concerne la vente de supports physiques tels que les CD et les vinyles, où chaque copie vendue génère des droits mécaniques pour l’artiste. Ce type de droits s’applique également aux ventes numériques et au streaming. Chaque fois qu’une chanson est téléchargée ou écoutée en ligne via des plateformes comme Spotify ou Apple Music, une partie des revenus générés est versée à l’artiste en tant que droits mécaniques. Bien que les montants soient faibles par stream (environ 0,003 à 0,005 € par écoute sur Spotify), un volume important d’écoutes peut générer des revenus significatifs.

Les droits d’exécution publique rémunèrent les artistes chaque fois que leur musique est diffusée publiquement. Cela inclut les diffusions à la radio et à la télévision, où chaque passage de la chanson permet à l’artiste de percevoir des droits. De même, lors des concerts, même si l’artiste interprète sa propre musique, il touche des droits d'exécution pour chaque performance. Ces droits s’appliquent également dans les lieux publics comme les magasins, restaurants, ou bars, où la diffusion de musique entraîne une rémunération pour l’artiste.

Les artistes ne collectent pas directement ces droits. Ils doivent être affiliés à des sociétés de gestion collective comme la SACEM en France. Ces sociétés collectent les redevances auprès des diffuseurs (radios, télévisions, plateformes de streaming, organisateurs de concerts, etc.) et redistribuent les droits aux artistes en fonction de l’utilisation de leurs œuvres.

Pour collecter ses droits d'auteur auprès de la SACEM, un artiste doit d'abord s'inscrire en tant que membre. Cela implique de remplir certaines conditions, comme avoir au moins une œuvre musicale déjà diffusée ou interprétée en public, que ce soit lors de concerts, à la radio ou via des plateformes de streaming. L'artiste doit également fournir une déclaration d’œuvre, c'est-à-dire enregistrer officiellement les morceaux qu’il a composés ou écrits. Enfin, des frais d’entrée sont à régler, qui s'élèvent en 2024 à environ 100 €. L’inscription se fait en ligne via le site de la SACEM, où l’artiste peut créer un compte et soumettre ses œuvres pour qu’elles soient enregistrées.

Une fois inscrit, il est essentiel que l’artiste déclare chacune de ses compositions auprès de la SACEM. Cette déclaration permet à l’organisme de suivre l’utilisation des œuvres, que ce soit à la radio, sur les plateformes de streaming ou lors de concerts, afin de collecter les droits d’auteur associés. Pour cela, l’artiste doit indiquer des informations telles que le titre de la chanson, les noms des co-auteurs, compositeurs, et éditeurs éventuels, ainsi que la répartition des parts entre les créateurs. Cette démarche se fait également en ligne via le portail de la SACEM.

Après avoir déclaré ses œuvres, la SACEM surveille automatiquement leur diffusion, que ce soit à la radio, à la télévision, en concert ou en ligne sur des plateformes comme Spotify. Toutefois, il est recommandé que l’artiste signale lui-même certaines diffusions importantes, notamment lorsqu'il joue ses morceaux en concert ou lors d’événements spécifiques. L’artiste peut ainsi soumettre une déclaration de concert pour que la SACEM suive ces prestations en direct et collecte les droits qui en découlent.

Conclusion

Les sources de rémunération d’un artiste sont variées et évolutives. Le streaming, les concerts et tournées, ainsi que les droits d’auteur, offrent des opportunités significatives pour générer des revenus. Toutefois, la diversification des sources reste clé pour assurer une stabilité financière. À mesure que les pratiques numériques et les modèles économiques évoluent, il sera intéressant de suivre comment des initiatives comme le modèle user centric ou d'autres innovations pourraient encore améliorer la répartition des revenus pour les artistes.

Au-delà de ces formes de monétisation classiques, il est important pour un artiste de saisir des opportunités comme les ventes physiques et numériques, l'exploitation du merchandising, les subventions et aides publiques, ainsi que les collaborations et partenariats commerciaux.

Ces stratégies permettent non seulement de diversifier les revenus, mais aussi de renforcer la visibilité de l'artiste et de bâtir des partenariats à long terme, garantissant ainsi une carrière plus stable et durable.

Pour en apprendre plus notamment sur la question des droits d’auteurs, retrouvez notre podcast avec Armelle Fourlon, avocate spécialisée dans l’industrie musicale.

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💡Dans cet article :

Nous allons évoquer les principales sources de rémunération qui permettent aux artistes de monétiser leur musique et d'assurer la croissance de leur carrière.

Comment les artistes génèrent-ils leurs revenus aujourd'hui ?

Dans un environnement musical en constante évolution, gagner sa vie en tant qu'artiste peut sembler un défi de taille. Pourtant, avec une compréhension des différentes sources de rémunération et une stratégie bien définie, il est possible de monétiser sa musique et d'assurer la croissance de sa carrière. Que ce soit par le biais du streaming, des concerts, ou encore des droits d’auteur, chaque source de revenus joue un rôle clé dans la stabilité financière d'un artiste. Dans cet article, nous explorerons en détail les principaux moyens à la disposition des artistes pour transformer leur passion en un métier viable.

Le streaming

Les plateformes de streaming rémunèrent les artistes sur la base du nombre d'écoutes ou de "streams". À chaque fois qu'un morceau est écouté pendant au moins 30 secondes, cela compte comme un stream, et l'artiste perçoit une fraction des revenus générés par cette écoute. Cependant, cette rémunération est partagée entre plusieurs acteurs de la chaîne de valeur musicale : les plateformes, les labels, les producteurs, et bien sûr les artistes eux-mêmes.

En moyenne, Spotify par exemple, verse entre 0,003 € et 0,005 € par stream. Cela signifie qu'un million d'écoutes rapportera entre 3 000 et 5 000 € avant les diverses déductions, notamment celles liées à l'éditeur ou à la maison de disque. Pour les artistes indépendants qui gèrent eux-mêmes la distribution de leur musique, cette somme peut être un peu plus élevée, mais elle reste en deçà des attentes de nombreux musiciens.

Compte tenu des faibles montants versés par écoute, il est important pour les artistes de développer une audience large et engagée. Contrairement aux ventes d'albums physiques où un artiste touchait directement un revenu conséquent pour chaque vente, le streaming repose sur la longévité de l’écoute et la fréquence de consommation. Plus un morceau est écouté régulièrement par un grand nombre de personnes, plus les revenus générés augmenteront au fil du temps. Pour en savoir plus sur le système de rémunération des artistes issu du streaming, vous pouvez lire un de nos articles juste ici.

Les plateformes de streaming fonctionnent principalement sur deux modèles économiques :

  • Les abonnements payants : Les utilisateurs paient un abonnement mensuel pour un accès illimité à la musique sans publicité, et avec des fonctionnalités supplémentaires (écoute hors ligne, qualité audio supérieure, etc.). Une part de cet abonnement est redistribuée aux artistes en fonction de la proportion de streams générée par leur musique.
  • Le modèle gratuit avec publicité : Sur les plateformes comme Spotify, les utilisateurs gratuits accèdent à la musique en échange de publicités diffusées entre les morceaux. Les revenus générés par ces publicités sont également redistribués aux artistes, mais à un taux inférieur à celui des abonnements payants.

Après que l'artiste ait distribué sa musique via une plateforme comme TuneCore, celle-ci reverse les revenus à l'artiste en plusieurs étapes.

D'abord, l'artiste utilise TuneCore pour distribuer sa musique sur des plateformes de streaming et de téléchargement telles que Spotify, Apple Music, ou Deezer. Chaque fois que la musique est streamée ou téléchargée, les plateformes génèrent des revenus basés sur les écoutes, les téléchargements ou les abonnements. Ces plateformes versent ensuite ces revenus à TuneCore.

Une fois que la plateforme de distribution reçoit les paiements des plateformes, ils calculent les revenus nets pour chaque artiste, en déduisant d'éventuels frais de transaction ou de distribution. L'artiste peut ensuite consulter ces gains via son tableau de bord TuneCore. Les revenus sont entièrement reversés à l'artiste sans qu'aucune commission ne soit prise par TuneCore sur les royalties générées par la musique. L'artiste peut demander un paiement à tout moment, soit par virement bancaire, soit via d'autres méthodes de paiement disponibles sur TuneCore, selon ses préférences.

Si vous souhaitez en apprendre plus sur Tunecore, nous avons justement eu la chance de recevoir Basile Beaugendre, directeur de Tunecore France.

Bien que le streaming ait démocratisé l'accès à la musique et offert une visibilité mondiale à des artistes émergents, la faible rémunération par stream fait l'objet de nombreuses controverses. De nombreux artistes, en particulier ceux qui n'ont pas une audience massive, trouvent qu'il est difficile de vivre décemment des revenus du streaming.

C’est pourquoi le modèle user centric commence à émerger. Ce modèle propose une distribution plus juste des revenus en basant les paiements sur les habitudes d'écoute individuelles de chaque utilisateur. En d'autres termes, chaque abonnement rémunère directement les artistes que l'utilisateur écoute.

Dans ce système, si un auditeur passe 80 % de son temps à écouter un artiste en particulier, 80 % de la part de son abonnement (après déduction des frais de la plateforme) ira directement à cet artiste. Le modèle user centric permet ainsi aux artistes ayant des fans dévoués, mais moins nombreux, de toucher une part des revenus plus proportionnelle à l'engagement de leurs auditeurs.

Le modèle user centric offre plus d'équité pour les artistes indépendants. Il permet aux artistes émergents et indépendants de mieux capter les revenus générés par leurs fans, même si ces fans représentent une petite communauté. De plus, il assure une plus grande transparence pour les auditeurs. Ces derniers savent exactement où va leur argent et peuvent se satisfaire du fait qu'en écoutant régulièrement un artiste, ils le soutiennent directement.

Retrouvez ci-dessous notre vidéo au sujet du User Metric et du User Centric

Si vous souhaitez distribuer votre musique et en savoir plus sur le fonctionnement des plateformes de distribution vous pouvez consulter notre article à ce sujet juste ici.

Les concerts et tournées

Pour un artiste émergent, les concerts et petites tournées représentent une opportunité clé de se faire connaître et générer des revenus, même à petite échelle. Bien que les artistes émergents ne remplissent pas encore de grandes salles, chaque performance en direct est une chance d’élargir leur audience, de se connecter directement avec leurs fans, ce qui permet de poser les bases d'une carrière solide dans l'industrie musicale.

Contrairement aux artistes établis, les artistes émergents se produisent souvent dans des petites salles de concerts ou lors de festivals locaux. Bien que les recettes de la billetterie soient plus modestes, ces concerts permettent de faire grandir une base de fans fidèles. La proximité avec le public lors de ces événements intimistes est souvent perçue comme un atout, car elle crée une expérience plus personnelle et mémorable pour les spectateurs.

Pour maximiser les revenus, ils peuvent chercher à se produire fréquemment, que ce soit en tête d’affiche dans de petites salles ou en première partie d’artistes plus connus. Jouer en première partie permet non seulement de toucher un public plus large, mais aussi de bénéficier de l'infrastructure existante de l'artiste principal, réduisant ainsi les coûts liés à l'organisation du concert.

L'organisation d'une tournée ou même d'un simple concert implique des coûts qui peuvent rapidement s'accumuler : location de salle, transport, hébergement, et rémunération des techniciens ou musiciens supplémentaires.

C’est pourquoi les tournées locales ou régionales, par exemple, permettent de minimiser les coûts de déplacement tout en consolidant une présence dans une zone géographique spécifique. Les artistes peuvent aussi opter pour des tournées "DIY" (Do It Yourself), en prenant en charge eux-mêmes l'organisation, en collaborant avec des salles indépendantes, ou en s'associant à d'autres artistes pour partager les frais et attirer plus de spectateurs. Un de nos podcasts expliquent très bien comment rentabiliser une date de concert juste ici.

L’artiste peut percevoir un pourcentage sur les ventes de billets (généralement entre 60 % et 85 %, selon les accords avec l’organisateur ou la salle). Le montant brut perçu est souvent soumis à des taxes, notamment la TVA (en France, elle est généralement de 5,5 % sur les spectacles vivants).

S’il perçoit un cachet, c’est une rémunération fixe déterminée à l'avance, souvent versée par l'organisateur du concert ou la salle. Ce cachet est soumis aux cotisations sociales si l’artiste est affilié au régime général en tant qu'intermittent ou s'il a un statut d'indépendant.

Il est également possible de tirer parti des résidences artistiques ou des événements collaboratifs, où des lieux offrent une visibilité en échange d'une programmation régulière à faible coût. Cela permet de se produire souvent sans les contraintes financières élevées d’une tournée traditionnelle.

Enfin, n’hésitez pas à chercher des dates sur Linkaband, nous avons rédigé un article qui présente la plateforme.

Les droits d’auteur et collectes auprès de la SACEM

Les droits mécaniques rémunèrent les artistes pour la reproduction de leur musique. Cela concerne la vente de supports physiques tels que les CD et les vinyles, où chaque copie vendue génère des droits mécaniques pour l’artiste. Ce type de droits s’applique également aux ventes numériques et au streaming. Chaque fois qu’une chanson est téléchargée ou écoutée en ligne via des plateformes comme Spotify ou Apple Music, une partie des revenus générés est versée à l’artiste en tant que droits mécaniques. Bien que les montants soient faibles par stream (environ 0,003 à 0,005 € par écoute sur Spotify), un volume important d’écoutes peut générer des revenus significatifs.

Les droits d’exécution publique rémunèrent les artistes chaque fois que leur musique est diffusée publiquement. Cela inclut les diffusions à la radio et à la télévision, où chaque passage de la chanson permet à l’artiste de percevoir des droits. De même, lors des concerts, même si l’artiste interprète sa propre musique, il touche des droits d'exécution pour chaque performance. Ces droits s’appliquent également dans les lieux publics comme les magasins, restaurants, ou bars, où la diffusion de musique entraîne une rémunération pour l’artiste.

Les artistes ne collectent pas directement ces droits. Ils doivent être affiliés à des sociétés de gestion collective comme la SACEM en France. Ces sociétés collectent les redevances auprès des diffuseurs (radios, télévisions, plateformes de streaming, organisateurs de concerts, etc.) et redistribuent les droits aux artistes en fonction de l’utilisation de leurs œuvres.

Pour collecter ses droits d'auteur auprès de la SACEM, un artiste doit d'abord s'inscrire en tant que membre. Cela implique de remplir certaines conditions, comme avoir au moins une œuvre musicale déjà diffusée ou interprétée en public, que ce soit lors de concerts, à la radio ou via des plateformes de streaming. L'artiste doit également fournir une déclaration d’œuvre, c'est-à-dire enregistrer officiellement les morceaux qu’il a composés ou écrits. Enfin, des frais d’entrée sont à régler, qui s'élèvent en 2024 à environ 100 €. L’inscription se fait en ligne via le site de la SACEM, où l’artiste peut créer un compte et soumettre ses œuvres pour qu’elles soient enregistrées.

Une fois inscrit, il est essentiel que l’artiste déclare chacune de ses compositions auprès de la SACEM. Cette déclaration permet à l’organisme de suivre l’utilisation des œuvres, que ce soit à la radio, sur les plateformes de streaming ou lors de concerts, afin de collecter les droits d’auteur associés. Pour cela, l’artiste doit indiquer des informations telles que le titre de la chanson, les noms des co-auteurs, compositeurs, et éditeurs éventuels, ainsi que la répartition des parts entre les créateurs. Cette démarche se fait également en ligne via le portail de la SACEM.

Après avoir déclaré ses œuvres, la SACEM surveille automatiquement leur diffusion, que ce soit à la radio, à la télévision, en concert ou en ligne sur des plateformes comme Spotify. Toutefois, il est recommandé que l’artiste signale lui-même certaines diffusions importantes, notamment lorsqu'il joue ses morceaux en concert ou lors d’événements spécifiques. L’artiste peut ainsi soumettre une déclaration de concert pour que la SACEM suive ces prestations en direct et collecte les droits qui en découlent.

Conclusion

Les sources de rémunération d’un artiste sont variées et évolutives. Le streaming, les concerts et tournées, ainsi que les droits d’auteur, offrent des opportunités significatives pour générer des revenus. Toutefois, la diversification des sources reste clé pour assurer une stabilité financière. À mesure que les pratiques numériques et les modèles économiques évoluent, il sera intéressant de suivre comment des initiatives comme le modèle user centric ou d'autres innovations pourraient encore améliorer la répartition des revenus pour les artistes.

Au-delà de ces formes de monétisation classiques, il est important pour un artiste de saisir des opportunités comme les ventes physiques et numériques, l'exploitation du merchandising, les subventions et aides publiques, ainsi que les collaborations et partenariats commerciaux.

Ces stratégies permettent non seulement de diversifier les revenus, mais aussi de renforcer la visibilité de l'artiste et de bâtir des partenariats à long terme, garantissant ainsi une carrière plus stable et durable.

Pour en apprendre plus notamment sur la question des droits d’auteurs, retrouvez notre podcast avec Armelle Fourlon, avocate spécialisée dans l’industrie musicale.

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