Market-centric vs User-centric : Quel impact sur les modèles de rémunération ?

13/3/2025

Stratégie

Comment les plateformes de streaming rémunèrent les artistes ?

Dans l’industrie du streaming musical, deux grands modèles de rémunération s’affrontent : le market-centric et le user-centric. Ces systèmes déterminent comment les revenus générés par les abonnements et la publicité sont redistribués aux artistes et labels.

Le modèle market-centric, utilisé par la majorité des plateformes comme Spotify, ou Apple Music, privilégie une répartition globale des revenus, favorisant les artistes les plus populaires. À l’inverse, le modèle user-centric, utilisé par Deezer, cherche à redistribuer les revenus en fonction des écoutes individuelles de chaque utilisateur.

Le modèle Market-centric : une répartition basée sur l’ensemble du marché

Le modèle market-centric, également appelé modèle pro-rata, est actuellement le standard dans l’industrie du streaming. Les revenus générés par les abonnements et la publicité sont mis en commun. Ce pool est ensuite redistribué en fonction du volume total d’écoutes sur la plateforme. Enfin, les artistes les plus écoutés captent une part plus importante des revenus, indépendamment des habitudes d’écoute individuelles des utilisateurs.

Les conséquences de ce modèle sont qu’il constitue un avantage pour les artistes mainstream : Les grandes stars (Drake, Taylor Swift, Jul, Damso) captent l’essentiel des revenus. Mais on peut souligner tout de même la difficulté pour les artistes indépendants, puisqu’un artiste de niche peut voir ses écoutes noyées dans la masse, rendant sa rémunération marginale. Par ailleurs, certains exploitent le système avec des pratiques frauduleuses comme les fermes à streams ou la publication massive de morceaux courts pour maximiser les écoutes.

👉 Exemple : Si un utilisateur n’écoute que des artistes indépendants, son abonnement mensuel ne leur est pas directement reversé. Son argent est redistribué en fonction des parts de marché globales, bénéficiant majoritairement aux artistes les plus streamés.

Le modèle User-centric : une répartition basée sur les écoutes personnelles

Le modèle user-centric repose sur un principe plus équitable car les abonnements et les revenus publicitaires sont répartis selon les écoutes réelles de chaque utilisateur. Si un utilisateur n’écoute que des artistes indépendants, son argent est reversé à ces artistes, au lieu d’être mélangé dans un pot commun.

Ce modèle incarne plusieurs avantages puisqu’il permet une rémunération plus juste pour les artistes indépendants, chaque artiste étant payé en fonction de son véritable public, ce qui garantit une répartition plus équitable des revenus. De plus, ce modèle réduit les risques de fraude, notamment en limitant l'impact des fermes à stream qui ne peuvent pas capter une part disproportionnée du marché. Enfin, il favorise l’encouragement de la diversité musicale, car des genres moins populaires, comme le jazz, la musique classique ou l’indie, reçoivent une rémunération plus équitable, offrant ainsi plus de visibilité à ces artistes et styles musicaux.

Une étude menée par Deezer, qui a testé ce modèle en 2023, montre que les artistes émergents et de niche gagnent environ 30% de revenus supplémentaires avec un modèle user-centric.

👉  Pour aller plus loin : Découvrez notre vidéo sur le sujet entièrement disponible sur Instagram :

Quel modèle est le plus avantageux pour les artistes ?

Le modèle market-centric bénéficie surtout aux têtes d’affiche et aux labels majeurs, tandis que le modèle user-centric favoriserait une répartition plus équilibrée et un soutien accru aux artistes indépendants. En comparaison, le modèle market-centric offre un avantage aux artistes populaires, mais il ne garantit pas une répartition équitable des revenus. Il a aussi une forte influence des fermes à stream, ce qui peut fausser la répartition. De plus, le soutien aux artistes émergents y est faible. À l’inverse, le modèle user-centric permet une répartition équitable des revenus, réduit l'impact des fermes à stream, et soutient davantage les artistes émergents et indépendants.

👉 Ressource utile : Consultez notre article sur toutes les sources de rémunération d’un artiste.

Pourquoi le modèle user-centric peine-t-il à être adopté ?

Malgré ses avantages pour les artistes indépendants, le modèle user-centric reste encore minoritaire dans l’industrie du streaming. Plusieurs raisons expliquent cette situation. Tout d'abord, il y a la complexité de mise en place, car adapter les systèmes de paiement des plateformes nécessiterait des changements techniques importants. Ensuite, l'opposition des majors joue un rôle crucial, car les grands labels bénéficient du modèle market-centric et n’ont pas intérêt à en changer. De plus, il existe un manque de transparence des plateformes, puisque peu de services publient des données détaillées sur la rémunération des artistes.

Cependant, des expérimentations ont lieu : des plateformes comme Deezer et SoundCloud testent activement le modèle user-centric, et d’autres pourraient suivre cette voie.

Conclusion

Le débat entre market-centric et user-centric met en lumière les inégalités du modèle actuel de rémunération en streaming. Le modèle market-centric favorise les artistes les plus populaires, laissant moins de place aux indépendants. En revanche, le modèle user-centric permettrait une répartition plus équitable, mais peine encore à être adopté. L’avenir du streaming dépendra de l’évolution des plateformes et des pressions exercées par les artistes et labels indépendants.

Dans un contexte où les plateformes de streaming deviennent incontournables, il est essentiel pour les artistes de ne pas dépendre uniquement des revenus du streaming. Développer une audience sur les réseaux sociaux, optimiser sa présence sur les playlists Spotify et utiliser des stratégies publicitaires efficaces sont autant de solutions pour maximiser ses revenus et pérenniser sa carrière.

👉 Pour aller plus loin : Découvrez notre podcast avec Basile Beaugendre, Head of TuneCore France, qui aborde la valorisation des artistes sur les plateformes de streamings.

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Market-centric vs User-centric : Quel impact sur les modèles de rémunération ?

Quelles différences entre ces modèles ?

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En savoir plus

💡Dans cet article :

Nous allons analyser les différences entre ces deux modèles ainsi que leur impact sur la rémunération des artistes.

Comment les plateformes de streaming rémunèrent les artistes ?

Dans l’industrie du streaming musical, deux grands modèles de rémunération s’affrontent : le market-centric et le user-centric. Ces systèmes déterminent comment les revenus générés par les abonnements et la publicité sont redistribués aux artistes et labels.

Le modèle market-centric, utilisé par la majorité des plateformes comme Spotify, ou Apple Music, privilégie une répartition globale des revenus, favorisant les artistes les plus populaires. À l’inverse, le modèle user-centric, utilisé par Deezer, cherche à redistribuer les revenus en fonction des écoutes individuelles de chaque utilisateur.

Le modèle Market-centric : une répartition basée sur l’ensemble du marché

Le modèle market-centric, également appelé modèle pro-rata, est actuellement le standard dans l’industrie du streaming. Les revenus générés par les abonnements et la publicité sont mis en commun. Ce pool est ensuite redistribué en fonction du volume total d’écoutes sur la plateforme. Enfin, les artistes les plus écoutés captent une part plus importante des revenus, indépendamment des habitudes d’écoute individuelles des utilisateurs.

Les conséquences de ce modèle sont qu’il constitue un avantage pour les artistes mainstream : Les grandes stars (Drake, Taylor Swift, Jul, Damso) captent l’essentiel des revenus. Mais on peut souligner tout de même la difficulté pour les artistes indépendants, puisqu’un artiste de niche peut voir ses écoutes noyées dans la masse, rendant sa rémunération marginale. Par ailleurs, certains exploitent le système avec des pratiques frauduleuses comme les fermes à streams ou la publication massive de morceaux courts pour maximiser les écoutes.

👉 Exemple : Si un utilisateur n’écoute que des artistes indépendants, son abonnement mensuel ne leur est pas directement reversé. Son argent est redistribué en fonction des parts de marché globales, bénéficiant majoritairement aux artistes les plus streamés.

Le modèle User-centric : une répartition basée sur les écoutes personnelles

Le modèle user-centric repose sur un principe plus équitable car les abonnements et les revenus publicitaires sont répartis selon les écoutes réelles de chaque utilisateur. Si un utilisateur n’écoute que des artistes indépendants, son argent est reversé à ces artistes, au lieu d’être mélangé dans un pot commun.

Ce modèle incarne plusieurs avantages puisqu’il permet une rémunération plus juste pour les artistes indépendants, chaque artiste étant payé en fonction de son véritable public, ce qui garantit une répartition plus équitable des revenus. De plus, ce modèle réduit les risques de fraude, notamment en limitant l'impact des fermes à stream qui ne peuvent pas capter une part disproportionnée du marché. Enfin, il favorise l’encouragement de la diversité musicale, car des genres moins populaires, comme le jazz, la musique classique ou l’indie, reçoivent une rémunération plus équitable, offrant ainsi plus de visibilité à ces artistes et styles musicaux.

Une étude menée par Deezer, qui a testé ce modèle en 2023, montre que les artistes émergents et de niche gagnent environ 30% de revenus supplémentaires avec un modèle user-centric.

👉  Pour aller plus loin : Découvrez notre vidéo sur le sujet entièrement disponible sur Instagram :

Quel modèle est le plus avantageux pour les artistes ?

Le modèle market-centric bénéficie surtout aux têtes d’affiche et aux labels majeurs, tandis que le modèle user-centric favoriserait une répartition plus équilibrée et un soutien accru aux artistes indépendants. En comparaison, le modèle market-centric offre un avantage aux artistes populaires, mais il ne garantit pas une répartition équitable des revenus. Il a aussi une forte influence des fermes à stream, ce qui peut fausser la répartition. De plus, le soutien aux artistes émergents y est faible. À l’inverse, le modèle user-centric permet une répartition équitable des revenus, réduit l'impact des fermes à stream, et soutient davantage les artistes émergents et indépendants.

👉 Ressource utile : Consultez notre article sur toutes les sources de rémunération d’un artiste.

Pourquoi le modèle user-centric peine-t-il à être adopté ?

Malgré ses avantages pour les artistes indépendants, le modèle user-centric reste encore minoritaire dans l’industrie du streaming. Plusieurs raisons expliquent cette situation. Tout d'abord, il y a la complexité de mise en place, car adapter les systèmes de paiement des plateformes nécessiterait des changements techniques importants. Ensuite, l'opposition des majors joue un rôle crucial, car les grands labels bénéficient du modèle market-centric et n’ont pas intérêt à en changer. De plus, il existe un manque de transparence des plateformes, puisque peu de services publient des données détaillées sur la rémunération des artistes.

Cependant, des expérimentations ont lieu : des plateformes comme Deezer et SoundCloud testent activement le modèle user-centric, et d’autres pourraient suivre cette voie.

Conclusion

Le débat entre market-centric et user-centric met en lumière les inégalités du modèle actuel de rémunération en streaming. Le modèle market-centric favorise les artistes les plus populaires, laissant moins de place aux indépendants. En revanche, le modèle user-centric permettrait une répartition plus équitable, mais peine encore à être adopté. L’avenir du streaming dépendra de l’évolution des plateformes et des pressions exercées par les artistes et labels indépendants.

Dans un contexte où les plateformes de streaming deviennent incontournables, il est essentiel pour les artistes de ne pas dépendre uniquement des revenus du streaming. Développer une audience sur les réseaux sociaux, optimiser sa présence sur les playlists Spotify et utiliser des stratégies publicitaires efficaces sont autant de solutions pour maximiser ses revenus et pérenniser sa carrière.

👉 Pour aller plus loin : Découvrez notre podcast avec Basile Beaugendre, Head of TuneCore France, qui aborde la valorisation des artistes sur les plateformes de streamings.

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