Quels sont les différents contrats dans l’industrie musicale ?
12/5/2022
Le contrat d'artiste
Également appelé contrat d'enregistrement exclusif, il lie l’artiste à son producteur qui est chargé de la production, fabrication, distribution et promotion du projet, et devient propriétaire des bandes sonores. L’artiste perçoit une rémunération appelée royalties (redevances) en moyenne entre 5% et 15% des ventes.
L’artiste n’a donc pas de structure juridique, il est donc tout sauf indépendant dans cette situation. Il devient comme un “salarié” du label, cela a donc plusieurs désavantages :
- La majeure partie de la rémunération revient à la maison de disque,
- Il est lié contractuellement à la maison de disque pour plusieurs projets
- Il n’a pas toujours le dernier mot sur différents sujets : choix des clips, single à mettre en avant…
- Il ne gardera pas le catalogue une fois son contrat fini, il pourra uniquement bénéficier des droits d’auteurs.
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Bien entendu ces sujets varient en fonction de la manière de travailler des équipes au sein du label, certaines vont laisser l’artiste au cœur des décisions artistiques et d’autres vont préférer mettre en avant leur stratégie et vision artistique plutôt que celle de l’artiste.
Signer en artiste a également d’importants avantages :
- Vous êtes lié sur plusieurs projets vous avez donc des budgets conséquent par projet : le label peut se permettre de ne pas être rentable sur le premier projet en investissant de manière conséquente en communication pour s’y retrouver sur le second ou troisième projet
- Une équipe d'experts composée de personnes souvent très qualifiées vous entourent et vous conseil pour un objectif commun : faire de vous l’une des nouvelles stars de la scène actuelle.
Malgré ce qu’on entend il ne faut pas oublier que rien ne vaut une équipe qui a de l’expérience et du réseau. - Le label va faire fonctionner un maximum son réseau, vous allez donc avoir de gros avantages : entrée en playlist, relais médias, festivals…
- Il est payé en cachet pour ses séances studios, clips… ce qui lui permet d’obtenir dans la plupart des cas l'intermittence qui lui assure un salaire régulier.
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Le contrat de licence
Celui-ci lie un producteur (maison de disques ou label) à une société (appartenant à l’artiste ou à son équipe ou aux deux), le producteur finance la fabrication, la production, la promotion, et la distribution. Avec ce contrat, l'artiste perçoit entre 20% et 30% de royalties des ventes, et reste propriétaire de ses enregistrements.
Dans ce cas de figure l’artiste reste relativement indépendant : il a sa structure, conserve la propriété de ses bandes sonores, peut faire ses choix artistiques comme il l’entend...
Le contrat lie l’artiste sur plusieurs projets, il va donc bénéficier de différents avantages : un montant investi conséquent par projet (pour les mêmes raisons que le contrat d’artiste), une équipe d’experts mis à sa disposition, des avantages liés au réseau du label (moins important que ceux d’un contrat d’artiste mais non négligeable), une indépendance financière car il recevra une avance qu’il pourra gérer à sa manière avec son équipe…
Bien entendu ce contrat a également des désavantages : l’équipe est souvent moins grande et moins impliquée que sur le contrat d’artiste, il est lié sur le moyen ou long terme avec le label, il obtient un pourcentage moins élevé que s’il il était indépendant…
Le contrat de distribution
La société de l’artiste se lie avec une société de distribution qui est chargée de la commercialisation des disques en magasin et de la distribution des sons sur les plateformes de streaming.
C’est le contrat le plus indépendant qu’il existe (c’est ce qu’ont signé des artistes comme JUL, PNL…).
La société de l’artiste conserve en moyenne 80% des revenus liés au streaming et à la vente de CD.
Les avantages sont nombreux : l’artiste et son équipe obtiennent une avance et peuvent organiser leur stratégie comme ils le veulent : répartition entre les clips, le studio… est totalement libre. Certaines contraintes de nombres de sons ou clips à réaliser peuvent cependant être imposées.
De plus les bandes sonores appartiennent à la société de l’artiste et les contrats de distribution sont généralement de courte durée (environ 3 ans pour un contrat “classique”).
Les désavantages y sont nombreux également : les services proposés par le label sont souvent faibles et l’équipe mise à votre disposition est composée de peu de personnes qui sont en charge de beaucoup de projets : vous êtes presqu’en totale indépendance avec la chance non négligeable d’avoir une distribution travaillée (mise en playlist, mise en rayon si vente CD…) et une avance pour pouvoir organiser et mettre en place votre propre stratégie.
Pour conclure
Le titre d’un de nos albums préféré pourrait servir de conclusion, on a : Rien 100 Rien !
Il est certes beau de rêver de totale indépendance mais si vous n’avez pas encore d’équipes assez expérimentées pour développer votre projet il vaut mieux parfois faire la concession de moins gagner et être plus accompagné que d’essayer l’indépendance et de mettre plusieurs années avant de trouver vos repères professionnels.
Beaucoup d’artistes ont commencé par le contrat d’artistes et ont ensuite monté leur propre structure, c’est le cas de : Damso, Nino, Vald…
Évitez à tout prix les préjugés et renseignez-vous auprès des bonnes personnes avant de prendre votre décision sur le choix de contrat que vous allez choisir. Une bonne décision pourra vous faire gagner plusieurs années de travail… alors ne vous pressez pas.
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